Omnivore World Tour – Extra Souper : quand la Russie, la France et le Québec cuisinent à l’unisson
Clôture du Festival Omnivore – Chefs complices, foule en liesse
L’ovni culinaire Omnivore World Tour s’est déroulé du 20 au 24 août à la SAT pour une 4e année consécutive. Un rendez-vous foodie qui invitait des chefs locaux et internationaux à servir aux Montréalais un aperçu de leur travail alléchant, sous forme de soirée dégustation (Ominivorious), conférence, Maudits Souper chez les restaurateurs et Extra Souper à la SAT. Point de rencontre pour les jeunes chefs de la relève et d’autres plus établis qui souhaitent faire rayonner leur approche gastronomique novatrice auprès de palais mondiaux, Ominvore a conclu sa virée canadienne avec un Extra Souper, la rencontre en cuisine de trois chefs et de leur brigade, Anton Kovalkov (Fahrenheit, Moscou), Jason Morris (Le Fantôme, Montréal) & Romain Tischenko (Le Galopin & la Cave à Michel, Paris). Querelles était sur place pour vivre et vous partager cette expérience food à la fois communale, explosive et surtout complice!
Le mot d’ordre de ce menu Extra : local, local et local. Provender était justement l’un des fournisseurs principaux du garde-manger, entreprise d’ici qui vise à connecter les producteurs aux restaurateurs pour raccourcir avec humanité et durabilité le circuit alimentaire reliant la ferme à nos fourchettes. Les convives attablés le dimanche 23 août ont pu voir se tisser sous leurs yeux un menu tiré du meilleur de la nature québécoise, rythmé par la complicité des trois chefs. Chacun apportant son grain de sel a su habilement faire honneur à la fraîcheur des produits.
Nos appétits se sont ouverts sur le tartare de boeuf de Jason Morris, notre coup de coeur lors de notre passage au nouveau restaurant le Fantôme ouvert cet été à Griffintown. Un croustillant mi-cuit de boeuf se mélangeant à la viande crue et pommes de terre allumettes finement hachées. La France pris le relais du 2e service avec « L’entrée à Michel » : des cornichons marinés puis grillés, quelques morceaux de chèvre frais, des brins d’aneth et des oignons croquants. L’équipe d’Anton emboite le pas avec un plat de résistance à point : un poisson au miso grillé à la torche, croustillant au tapioca, kale du marché, et charnu champignon homard – une combinaison fondante en bouche. Maïs et chanterelles sont à l’honneur dans le « plat de Michel » s’ensuivant, orchestré par la brigade parisienne de Romain, un amalgame chevelu de blé d’Inde déstructuré, de poitrine de porc plutôt grasse coiffée d’une fleur d’ail. Une exécution qui célèbre les ingrédients de saison avec audace.
Alors que l’activité en cuisine culmine en une chorégraphie de fin de mise en place et de dernières assiettes montées en flèche, les convives attendent impatiemment l’arrivée des desserts: une compote de « bleuets » québécois avec chocolat blanc et une touche de curry en déco, puis une place à l’estragon et à l’oseille, si finement parfumée.
Omnivore nous a livré encore cette année une expérience tout horizon qui exalte la jeune cuisine internationale et renforce cette complicité entre chefs si passionnante à voir prendre vie. On espère retrouver une brigade tout aussi inspirante et généreuse l’années prochaine!