Les 10 meilleurs films de 2019 à voir absolument

On est déjà en février et les Oscars sont à nos portes, je me suis donc dit qu’il était plus que temps de publier mon top de l’année. 2019 fut une énorme année pour le cinéma. Beaucoup, beaucoup, beaucoup de bons films. Plusieurs qui se sont presque tiré une place dans cette liste. Plusieurs que je n’ai pas eu la chance de voir encore, tels Portrait de la jeune fille en feu (il sort le 14 février, cute), Waves, Répertoire des villes disparues, I Lost My Body et bien d’autres. J’ai quand même eu la chance de voir un peu plus de 40 films, donc je ne vais pas me plaindre.

Avant de sauter aux récipiendaires, j’ose vous rappeler l’importance de voir les films sur grand écran, quand vous le pouvez. La première semaine pour un film est super importante et nous avons la chance d’avoir de magnifiques cinémas indépendants, tels que le Cinéma du Parc et le Cinéma Moderne, qui nous offrent de superbes programmations à longueur d’année. Sur ce, voici mon palmarès personnel et (bien sûr) subjectif des 10 meilleurs films de 2019.

Knives Out – Rian Johnson

10 ★ Knives Out – Rian Johnson

(131 minutes – États-Unis) – En salles, bientôt en location.

Alors voilà un film que je ne m’attendais pas du tout à retrouver dans mon palmarès! Cette comédie noire me semblait avoir trop tout pour plaire: la distribution de feu, une majorité de bons reviews, un univers Whodunnit? bien assumé. Eh bien oui, je vous le confirme, ça fonctionne incroyablement bien. Je crois que c’est le film que j’ai eu le plus de plaisir à regarder cette année. Quand le renommé écrivain de romans d’intrigues, Harlan Thrombey (Christopher Plummer) est retrouvé mort juste après son 85e anniversaire, le détective Benoit Blanc (Daniel Craig), ingénieux mais maladroit, est mystérieusement embauché pour investiguer. Chaque acteur joue son rôle à la perfection – mention spéciale à Toni Collette et à Daniel Craig, tous deux hilarants. Pour tous les fans de Clue!


High Life – Claire Denis

9 ★ High Life – Claire Denis

(113 minutes – France, Royaume-Uni, Allemagne, Pologne) – En location

Je dois avouer ne pas aimer tout ce que fait Claire Denis, mais ce film extrêmement intrigant et unique a tout juste réussi à se faufiler en neuvième place dans mon palmarès. La prémisse: un groupe de criminels est envoyé dans l’espace afin de participer à une expérience sur la reproduction humaine. Juliette Binoche est époustouflante (on n’a qu’à penser à la scène du fuckbox) dans le rôle de la scientifique et Robert Pattinson brille dans son rôle de père tourmenté. Les images (un épatant mélange de pellicule et de numérique) sont magnifiques: rarement l’espace n’a été filmé de cette façon. Je suis d’accord avec vous, on en a soupé des films se passant dans l’espace, mais High Life est différent. Un ovni, singulier, ténébreux, sensuel, angoissant, qui nous habite bien après que le générique soit terminé.


Dolor y Gloria – Pedro Almodóvar

8 ★ Pain and Glory (Dolor y Gloria) – Pedro Almodóvar

(148 minutes – Espagne) – En location

Dans ce superbe film du maître Almodóvar, Antonio Banderas joue le rôle d’un réalisateur qui se remet en question et fait le point sur sa vie, lorsqu’un ancien amour resurgit dans sa vie. L’on devine rapidement que le film est autobiographique, mais Almodóvar joue si habilement avec les limites entre vérité, fabulation, fantasmes et mensonges que l’on n’arrive plus à distinguer le vrai du faux, et c’est ce qui rend le film si fascinant et émouvant. Antonio Banderas est bluffant dans le rôle du réalisateur qu’il semble né pour jouer. Les nominations et prix sont amplement mérités. Penélope Cruz, dans le rôle de sa mère, est magnifique d’authenticité et Leonardo Sbaraglia, l’ancien amour, est bouleversant.


Honey Boy – Alma Har'el

7 ★ Honey Boy – Alma Har’el

(94 minutes – États-Unis) – Bientôt en location

Je suis allé voir ce film un peu au hasard, car les critiques que je suis quotidiennement (et aussi Kevin Abstract) en parlaient en bien, et parce que Shia LaBeouf était au générique. J’ai été complètement soufflé autant par la réalisation incroyable d’Alma Har’el, que par le sound design dément, l’émouvante musique d’Alex Somers (le copain de monsieur Sigur Rós, Jónsi) et surtout par les prestations époustouflantes de vérité de la part du jeune Noah Jupe, et bien sûr de Shia. On le trouve ici dans un rôle-thérapie – le film étant librement inspiré de son enfance – car il a décidé de ne pas jouer son propre rôle, mais bien de jouer le rôle de son père, abusif et alcoolique… Ce n’est pas un film facile, mais il est réalisé et joué de façon si originale et personnelle qu’il est difficile de ne pas s’émouvoir devant autant de dévouement et d’amour.


Once Upon a Time …in Hollywood – Quentin Tarantino

6 ★ Once Upon a Time …in Hollywood – Quentin Tarantino

(95 minutes – États-Unis, Royaume-Uni, Chine) – En salles et en location

Je dois avouer que lorsque je suis sorti de la salle de cinéma, je n’étais pas sûr d’avoir vu un film de Quentin Tarantino. Oui, on y retrouve toutes les caractéristiques typiques du réalisateur – des dialogues et des personnages géniaux, des scènes d’anthologie, une bande sonore qui déchire, du sang, des pieds, etc. – mais c’est probablement son film le plus posé, le plus tranquille, le plus doux (okay… sauf les 15 dernières minutes). Il y a beaucoup d’amour qui se dégage de la manière dont il capture la bromance entre l’acteur essayant tant mieux que mal de percer, Rick Dalton (Leonardo DiCaprio), et sa doublure-cascadeur, Cliff Booth (Brad Pitt). Ces deux monuments du cinéma américain ont peut-être un peu plus de rides qu’avant, mais ils sont au sommet de leur force dans cette première apparition ensemble dans un même film. On se demande pourquoi ce moment n’est pas arrivé bien avant. Parlons maintenant de Margot Robbie, dans le rôle de Sharon Tate. Qu’il est émouvant de la voir se matérialiser devant nos yeux et de la voir vivre, elle qui a été trop souvent réduite à une simple victime. Quel flash de génie que de la faire aller voir l’un de ses films au cinéma : Margot qui s’émerveille devant Sharon à l’écran. Sans trop en dévoiler à ceux qui ne l’ont pas encore vu, Tarantino s’amuse une fois de plus à réviser l’histoire – tout comme dans Inglorious Basterds – et malgré le côté un peu trop grotesque de la scène finale, la conclusion ne pourrait être plus satisfaisante.


Uncut Gems – Les frères Safdie

5 ★ Uncut Gems – Les frères Safdie

(135 minutes – États-Unis) – En salles et sur Netflix

Les frères Safdie sont de retour pour un autre long-métrage bourré d’adrénaline qui nous garde cloués à nos sièges durant l’entièreté du film. Encore une fois, ils ont placé un acteur sous-estimé – Adam Sandler – dans un rôle impossible, mais qui lui colle à la peau. Ce dernier joue ici le rôle d’un joaillier, Howard Ratner, qui ne peut s’empêcher de parier, malgré que son mariage soit en train de s’effondrer et qu’il soit criblé de dettes. C’est lorsqu’il importe illégalement un joyau d’Éthiopie pour le vendre aux enchères que les choses prennent un virage plus que chaotique… et immensément drôle! Vous ne vous ennuierez pas une seule seconde dans cette folle virée dans les rues de New York, en compagnie des mille et une mésaventures d’Howard Ratner. Ma réplique favorite? «This is how I win». Eh oui, tu as gagné Howard.


Midsommar – Ari Aster

4 ★ Midsommar – Ari Aster

(148 minutes – États-Unis, Suède) – En location

Après nous avoir offert l’un des films les plus effrayants de la décennie (Hereditary), Ari Aster revient en force avec un film dont la palette de couleurs est à l’opposé du précédent. Là où Hereditary était plongé dans le noir, Midsommar est éclatant de lumière… même lorsque la nuit tombe. Choix audacieux pour un film d’horreur, me direz-vous? En effet, et c’est si rafraîchissant! C’est dans ce film que j’ai découvert l’excellente Florence Pugh, incroyable dans ce rôle principal qui lui demande de jouer dans mille et un registres différents, dont celui du deuil. Malgré un rythme parfois imparfait et quelques décisions discutables, Midsommar impressionne (et étourdi!) par son originalité à traiter le sujet délicat qu’est la séparation amoureuse. Définitivement un cinéaste à suivre de près. «ALL HAIL THE MAY QUEEN!»


The Lighthouse – Robbert Eggers

3 ★ The Lighthouse – Robbert Eggers

(110 minutes – Canada, États-Unis) – En salles et en location

Seuls sur une île de la Nouvelle-Angleterre en 1890, Robert Pattinson et Willem Dafoe sont les gardiens d’un phare, isolés du monde. Se révélant comme l’un des films les plus originaux de l’année, The Lighthouse est une fable ténébreuse flirtant avec le fantastique, le drame, la comédie et le thriller (érotique!?). Tous les éléments techniques du film servent parfaitement ce récit si singulier et étrange : le format (1.19:1, 35mm), la coloration (un noir et blanc granuleux), l’éclairage (très Nosferatu-esque), la bande sonore (plutôt des bruits inquiétants, que de la musique) et les plans magnifiquement cadrés par Jarin Blaschke (qui avait aussi travaillé sur le précédent film de Robert Eggers, The VVitch). Les deux personnages principaux, Pattinson et Dafoe, livrent une performance viscérale, s’adonnant à de nombreuses joutes verbales et physiques. Ils nourrissent un sentiment d’amour/haine déroutant, fascinant et hallucinatoire, nous plongeant, en même temps qu’eux, dans la folie. «There is enchantment in the light!»


A Hidden Life – Terrence Malick

2 ★ A Hidden Life – Terrence Malick

(174 minutes – Allemagne, États-Unis) – Bientôt en location

Après nous avoir offert trois films plutôt froids et sans grand intérêt, Malick revient aux sources en nous offrant une œuvre émouvante basée sur de véritables lettres entre un paysan et sa femme à l’époque de la Deuxième guerre mondiale. August Diehl brille dans le rôle d’un fermier et père de famille autrichien qui décide de se battre pour ses convictions, soit de refuser de combattre aux côtés des Nazis, alors que la Deuxième guerre mondiale fait rage. Ce récit touchant, rempli de moments de grâce typiquement Malick-iens, est magnifiquement mené par les performances nuancées de tous les personnages (surtout Valerie Pachner, une découverte), mais aussi par les visuels, qui sont d’une beauté sans mot (signés cette fois-ci, non pas par Emmanuel Lubezki, mais par Jörg Widmer, normalement opérateur caméra sur les films de Malick). Cette histoire bouleversante, jumelée à ces images resplendissantes, enveloppée par la douce et mélancolique musique de James Newton Howard, vous redonnera le goût d’apprécier la nature et la vie tranquille. C’est d’ailleurs ce que j’ai fait en sortant du film; mon regard s’est perdu dans le ciel.


Parasite (기생충) – Bong Joon Ho

1 ★ Parasite (기생충) – Bong Joon Ho

(132 minutes – Corée du Sud) – En salles et en location

Parasite de Bong Joon Ho est une comédie noire délicieuse qui est rapidement devenue un classique pour beaucoup de gens, grâce à son parfait mélange de mystère, de romance, d’engagement social et politique, d’humour noir, mais grâce aussi à de nombreux moments touchants et émouvants. Campé dans les milieux pauvres et riches de Séoul en Corée du Sud, le film suit une famille plutôt défavorisée qui essayera de grimper dans les échelons (ou les escaliers, hehe) de la société en se faufilant habilement dans la vie d’une famille plutôt bien nantie. Il y a tellement de rebondissements incroyables et de bons flashs dans ce film que je pense que je vais arrêter ma critique ici et vous laisser aller le voir. Faites comme moi et ne regardez même pas la bande-annonce, vous me remercierez plus tard. Un chef-d’œuvre instantané!


*Mentions spéciales*

Atlantique – Mati Diop: pour cette mystérieuse histoire d’amour et de fantômes.

The Souvenir – Joanna Hogg:  pour cet honnête, vulnérable, troublant et magnifique souvenir.

Matthias et Maxime – Xavier Dolan: pour ce touchant portrait de deux hommes qui se cherchent… et se trouvent.

The Last Black Man in San Francisco – Joe Talbot: pour cette poétique histoire d’un homme et de sa quête pour récupérer la maison que son grand-père a construite en plein San Francisco.

The Farewell – Lulu Wang: pour cet émouvant récit inspiré d’une histoire vraie d’un vrai mensonge de famille, se déroulant en Chine.

Atlantique – Mati DiopThe Souvenir – Joanna HoggMatthias et MaximeThe Last Black Man in San Francisco – Joe TalbotThe Farewell – Lulu Wang


*Films que j’ai aimés, mais que je digère encore*

  • The Nightingale – Jennifer Kent
  • Liberté – Albert Serra
  • Zombi Child – Bertrand Bonello
  • In Fabric – Peter Strickland
  • Wounds – Babak Anvari

*Grandes attentes, grandes déceptions*

  • Les fleurs oubliées – André Forcier
  • The Death and Life of John F. Donovan – Xavier Dolan
  • Synonyms – Nadav Lapid
  • Ad Astra – James Gray

Voir toutes les bandes-annonces:

*Pour les cinéphiles plus gourmands, voici d’autres bons coups*

  • Antigone – Sophie Deraspe
  • The Art of Self-Defense – Riley Stearns
  • Booksmart – Olivia Wilde
  • Le Daim – Quentin Dupieux
  • Gloria Bell – Sebastián Lelio
  • The Irishman – Martin Scorsese
  • Kuessipan – Myriam Verreault
  • Little Women – Greta Gerwig
  • Ready or Not – Matt Bettinelli-Olpin, Tyler Gillett

Pour relire les palmarès des années précédentes: 201820172016 :~)
Relecture : Melodie Karama

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Antoine Proulx

designer graphique. fanatique de musique, de cinéma et d'art/ design/ mode. je vis pour du vin, du café et Thom Yorke. ☺✌

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