Par Querelles Blog 10 novembre 2015 dans Bouffe, Brunch, Restaurant

Brunch – Déjeuner VIP au resto Le Mousso avec On Déjeune!

À peine s’ouvraient les portes du nouveau restaurant du chef Antonin Rivard Mousseau, dit Le Mousso, rue Ontario Est, que déjà s’ébruitait l’enthousiasme des critiques. Lui qui a su habilement bâtir sa signature visuelle proverbiale sur Instagram avec une galerie gastroart déconstructiviste et finement travaillée, Antonin s’est tranquillement taillé un fief esthétique sur la scène gastronomique montréalaise. Nous avons été conviés en petit bastion foodie pour tester son menu brunch qu’il lancera au tournant de l’année 2016. On s’est attablé avec la belle gang de On Déjeune, l’insta-crew la plus gourmande en ville, pour s’abandonner aux inspirations du Mousso.

L’approche du Mousso est profondément expérientielle et communale. En venant manger à sa table, on accepte de laisser à la porte ses caprices culinaires. Le mot d’ordre est ici one size fits all (et pas n’importe quelle mesure), une approche que peu de chefs de la grande ville ont osé adopter. Tous mangeront donc le même menu 6 à 8 services à prix fixe qui change par cycle de 3 mois. De grandes tables invitent les groupes ou les petits duos à s’assoir côte à côte pour partager une soirée unique, dans un décor aussi épuré que chaleureux. Les volumes y sont aériens, la brique blanche domine, et l’espace se complète de touches rustiques et artistiques pleines de vie (dont les oeuvres sublimes de son grand-père, l’automatiste signataire du Refus Global Jean-Paul Mousseau).

Brunch en 7 services

Notre menu brunch encore en phase R&D se déclinait en un impressionnant 7 services. Chaque plat possède son propre ingrédient vedette que le Mousso traite en silo pour le faire rayonner. On décline ici quelques impératifs du déjeuner – pain brioché, oeuf miroir, yogourt, et bacon, mais sans jamais s’abandonner à la facilité. Un vrai terrain de jeu pour les papilles et les pupilles.

On commence par le « dej loaf« , deux petits pains accompagnés de crème fraîche et de tomate verte en confiture, un clin d’oeil à la classique corbeille de pain et marmelade qui ouvrent le bal matinal. On enchaîne avec un yogourt fouetté avec coulis d’argousier, tire-éponge à l’érable et mélisse, une herbe citronnelle astringente.

On passe ensuite aux choses sérieuses avec un duo d’oeuf : d’abord, des oeufs en mousse servis dans leur coquille avec caviar sur nid de foin, puis, des patates rissolées et micro oeufs pochés. Une salade de betterave, bacon wagyu et lait de chèvre s’ensuit.

Coup de coeur pour le plat d’agneau servi avec oeuf miroir, kale croquant et fèves juteuses – un plat de résistance généreux qui fond en bouche.

On clot le déjeuner tout en sucre avec des petit gâteaux cannelés à la poire, puis une crème glacée au babeurre complètement décadente.

La cuisine comme un art

Les créations du Mousso sont-elles ainsi aussi délicieuses que belles? Sans l’ombre d’un doute. On sent le respect du travail bien fait, la démarche méticuleuse et le souci des ingrédients aussi justes que frais à chaque bouchée. Au bout de 4 heures de brunch torride, on s’esquive d’un dernier mimosa pour remercier le chef. Pour Le Mousso, cuisiner relève davantage d’un processus artistique que de l’aboutissement d’une recette. « Les ingrédients sont des couleurs que j’assemble comme dans une toile abstraite ». Chacun y goutera un sens différent, à l’instar d’un chef d’oeuvre de l’abstraction que l’on tente d’interpréter. Les assiettes du Mousso sont ainsi les canevas de sa vision très intime et personnelle de la cuisine nouvelle et locale, empreinte de spontanéité et de convivialité.

On revient sous peu tester la formule du soir avec accord mets et vin, et on vous somme de mettre le futur brunch du Mousso sur votre liste de résolutions 2016!