MicroHabitat – Une startup qui cultive de chouettes jardins urbains!
Cet automne, alors que la saison des cultures entamait son train-train mécanisé dans les grands centres agraires, une petite récolte discrète et ambitieuse se nichait sur l’un des toits les plus prisés de Montréal. Rue Victoria coin Sherbrooke, là où règne en maître du nigiri le chef Antonio Park, un potager urbain surplombe Westmount de ses quelques 240 plants de légumes et fines herbes. Bienvenue dans le paradis de la pousse façon MicroHabitat, une jeune startup montréalaise d’agriculture urbaine qui vise à challenger façon guérilla infiltrée la manière dont les restaurants et les particuliers s’approvisionnent en ingrédients verts.
Pour son fondateur Alexandre Ferrari (aussi de connivence avec la gang d’Alvéole, jeune escouade d’apiculteurs urbains qui font un ravage miellé avec leurs ruches de ville), l’objectif n’est pas ici de changer complètement de circuit, mais plutôt de complémenter ses ressources. « Je veux réduire notre dépendance aux produits importés en transformant des toits en des espaces productifs« , confie Alexandre, qui voit en ces superficies sous-exploitées une opportunité de produire une portion de ce qu’on consomme, pour nous rapprocher de la nature.
Chez Park, par exemple, le toit permet à quelques 60 pots géotextiles (mobiles et pratiques) de recouvrirent une superficie de 100 pieds carrés pour cultiver concombres, piments, fines herbes, tomates, kale, et même d’accueillir une ruche. Cultiver des micro-aubergines sur son propre toit, c’est bien plus rentable pour un restaurateur que de les acheter chez un producteur. On augmente significativement la valeur d’un plat, tout en réduisant ses coûts. Alléluia! Park est ainsi le premier restaurant qui adopte le concept MicroHabitat, et peut saupoudrer ses plats de quelques touches hyper-locales de juillet à septembre.
Alexandre prend aussi soin des micro-pousses de Park, équipé d’un cultivateur urbain plutôt impressionnant, genre de serres verticales pour les pousses, en plus d’implanter ses jardins saisonniers sur le toit de particuliers et d’entreprises (comme Mingus Software) : « Dans le fond, ma mission est de rendre l’agriculture urbaine plus accessible au gens et aux business ». Avec un background en science de l’environnement à l’université McGill, Alexandre fait partie de cette relève agricole nouvelle génération qui voit tout le potentiel de nos espaces urbains oubliés, et qui adresse l’enjeu grandissant de transformer le consommateur en producteur, en l’outillant adéquatement.
Les jardins saisonniers ont définitivement la cote, et on espère voir le vert et les récoltes s’infiltrer dans le bitume pour le bien-être de notre ville et la santé de notre citoyenneté! Suivez MicroHabitat sur Facebook pour être à l’affût de leurs futurs projets, on ne sera pas surpris de voir germer des projets fort excitants au retour des pousses vertes :)
Dégustation Park inspirée de la micro récolte!
Article et photos : Catherine Martel