Cinéma – FNC: A Touch of Sin (Tian zhu ding), film hybride surprenant

A Touch of Sin (Tian zhu ding) Un film par Jia Zhangke, mettant en vedette Wu Jiang, Wang Baoquiang, Tao Zhao et Lanshan Huo.

a touch of sin LE SUJET

La première scène du film semble surréelle par son aspect saugrenu et quelque peu absurde. Un camion rempli de tomates s’est renversé sur une route et un homme à motocyclette s’est arrêté pour observer cette mare de rouge qui contraste fortement avec le paysage décharné, aride et gris. Un bain de sang nous est dès lors annoncé, car les quatre tableaux qui suivront, s’entremêlant subtilement les uns aux autres, seront d’une violence qui surprend et choque. Jia Zhangke, cinéaste chinois établi, s’est mérité à Cannes le prix du meilleur scénario pour ce long-métrage, en plus d’être mis en nomination pour la convoitée Palme d’Or. Il nous présente ici une fresque frappante de la Chine moderne, parcourant les régions les plus rurales et les opposant de manière presque brutale aux paysages urbains. S’inspirant beaucoup des contes wuxia chinois (contes traditionnels chinois sur les artistes d’arts martiaux), Zhangke offre ici quatre héros tragiques qui sombrent dans le péché dans son sens le plus biblique.

Ces personnages sont en quelque sorte forcés par le fatum, mais surtout par leur condition sociale, à commettre des actes terribles et violents – une violence qui s’exerce envers les autres, mais aussi envers soi. Certes, ils font des choix, mais ces choix les poussent de manière inexorable vers l’irréparable et plus souvent qu’autrement, la mort. Il y a d’abord Dahai (Wu Jiang), un travailleur de mine révolté par la corruption dans son village et qui décide de se faire justice, puis Zhou San (Wang Baoquiang), un homme fasciné par les armes à feu qui en exploitera les possibilités par pur plaisir. Vient ensuite Xiao Yu (Tao Zhao), une jeune employée de salons de massage qui sera confrontée à la brutalité de ses clients. Enfin, il y a le jeune Xiao Hui (Lanshan Huo), petit salarié qui navigue entre les emplois en quête de lui-même et qui tarde à s’accomplir.

LE PUBLIC CIBLE Un public curieux, qui aime les films qui portent à réflexion; les amoureux de films étrangers et de drames sociaux. a touch of sin 2 NOTRE OPINION

L’épopée cinématographique en quatre temps de Zhangke est sublime et grandiose à voir. Qu’il s’agisse des plans de caméra, toujours calculés et mesurés et pourtant d’une finesse et d’une subtilité louables, ou bien des couleurs vibrantes rendues par la pellicule, l’ensemble du film est un véritable joyau pour les yeux. Même la véhémence de la critique sociale, décuplée par la violence des personnages, est transcendée par la caméra et devient presque belle à regarder. On éprouve rarement du malaise face à ces scènes : elles nous sont soit présentées dans un contexte où l’acte violent semble légitimé par une injustice précédente ou bien dans un contexte où la violence tient presque du spectacle tant elle est absurde et inconcevable.

Les quatre tableaux ont cependant ce défaut d’être inconstants. Alors que la première histoire oscille entre le drame et un humour bien noir digne de Tarantino où les têtes explosent et le sang gicle, le second tableau est beaucoup plus symbolique et parfois difficile à suivre. Alors que l’histoire de Dahai est linéaire dans sa progression, celle de Zhou San est caractérisée par un montage nettement

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plus saccadé où plusieurs lieux et temps s’entrecoupent au point d’en perdre les spectateurs. Le troisième tableau — et probablement le plus intéressant des quatre – semble presque une bouffée d’air frais après la noirceur véritablement insondable qui caractérise l’histoire de Zhou San. Le jeu de Tao Zhao (qui incarne Xiao Yu) est lumineux et insuffle à son récit, essentiellement un thriller lent et sombre, une légèreté nécessaire. Le quatrième tableau présente un drame social qui a des moments forts (la rencontre et la relation entre Xia Hui et la jeune serveuse du cabaret où il travaille) et des moments plus faibles (la relation peu développée avec sa mère que l’on ne voit jamais et qui pourtant semble catalyser sa décision finale). Somme toute, il s’agit tout de même ici d’une œuvre où la qualité de l’ensemble permet d’atténuer les défauts de ses parts et, malgré quelques faux pas, le film n’en demeure pas moins marquant.

NOTRE VERDICT

À voir, sans aucun doute. Bien que certains référents culturels ne nous soient pas aussi accessibles qu’à un public chinois, ce long-métrage vaut le détour et reste avec nous longtemps après le visionnement. Une œuvre qui doit gagner à être visionnée à nouveau, car les tableaux sont denses et remplis de détails qui nous échappent à première vue. Ce film ne deviendra peut-être pas un classique instantané, mais reste qu’il s’agit là d’une œuvre majeure et plutôt bien maitrisée.

3.5/5 Article: Anne-Sophie Létourneau-Hudon et Philippe Ostiguy  

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