Festival Mural – Rencontre avec Curiot, muraliste du mythe
Le festival Mural, véritable hot bed de la créativité streetart en Amérique du Nord, regroupe des artistes muralistes des quatre coins du globe pour se réapproprier la Main du 4 au 14 juin. Querelles est allé à la rencontre des auteurs de ces tableaux géants sur fond de mobilier urbain en plein work in progress.
Rencontre avec Curiot (MX)
Favio Martinez est né au Mexique, a grandi aux États-Unis, et vie depuis quelques années au Mexique. Il peint des créatures mi-humaines mi-animales très colorées, fortement influencées par l’art tribal mexicain.
Salut Favio, comment as-tu commencé à peindre sur des murs?
J’ai étudié aux Beaux-Arts, et à l’époque j’étais déjà très intéressé par toute la mouvance Lowbrow*. J’ai commencé à faire du wheatpasting (collage de posters artistiques sur les murs). Puis j’ai rencontré deux muralistes qui sont devenus de très bons amis et qui m’ont initié à la peinture murale. À cette époque, c’était déjà la mode du DIY : on testait plein de choses et de styles différents. En fait, je suis autodidacte. Il y avait un cours de peinture murale dans mon école, mais je ne l’ai même pas suivi!
*Mouvement d’art pictural de la fin des années 70 faisant partie de la « pop surréaliste », qui joue avec les codes populaires tels que le comics, la publicité, le graffiti, le dessin animé et tout ce qui n’est pas considéré comme appartenant au monde des « beaux-arts » classiques.
Tu fais aussi de la peinture sur canevas. En quoi est-ce différent? Qu’est-ce qui te motive dans ces deux disciplines?
D’abord, c’est très fun de peindre sur un mur. C’est souvent une activité collective qui me permet de partager des choses avec d’autres artistes. J’adore aussi l’interaction qu’on a avec les gens qui nous regardent dans la rue. Beaucoup viennent nous parler: ils sont très intéressés par notre travail.
Le travail sur canevas est très différent : on a un contrôle total de l’environnement et on peut vraiment planifier notre processus créatif. On a aussi un planning à respecter, surtout lorsqu’on prépare une exposition.
Quelles sont tes influences?
J’aime beaucoup le travail de Jeff Sato, le muraliste italien Blu, et Swoon.
Pourquoi des créatures?
Je crois que j’ai commencé à peindre des créatures, car c’était la mode à l’époque. Elles ont simplement évolué en s’inspirant beaucoup plus de la culture mexicaine. C’est en quelque sorte elles qui m’ont permis un retour aux sources puisque je vis aujourd’hui à Mexico City.
Quelle importance donnes-tu à l’environnement dans lequel tu vas peindre?
On est obligé de s’adapter constamment. En général, j’ai une idée générale en tête, mais il y a toujours une grande part d’improvisation sur place.
Pour la murale que je vais réaliser sur la rue Sherbrooke (coin Jeanne Mance), il aurait été bizarre de créer une bête, car elle se serait mal fondue dans le décor qui est assez neutre. Du coup j’ai opté pour un motif dans des teintes colorées, inspiré d’une murale que j’ai réalisée à Djerba.
Est-ce qu’il t’arrive de faire des erreurs?
Oui bien sûr! On les arrange comme on peut, et des fois on est obligé de repeindre plusieurs fois par dessus! (rire)
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Le festival Mural se poursuit jusqu’au 14 juin sur le Boulevard Saint-Laurent. Consultez la programmation complète ici pour ne rien manquer des 50 murales, les concerts, les ateliers et conférences et les films.
Pour votre agenda fiesta:
- Samedi 13 juin 14h à 23h: Block Party musical présenté par Osheaga.
- Dimanche 14 juin 14h à 23h: Block Party musical présenté par Fool’s Gold avec en vedette A-Trak et invités.
Article: Sonia Reboul