Arts visuels – Les Ateliers TD x Artistes à l'oeuvre: quand l'Arsenal devient une ruche de créativité

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Le concept d’une résidence d’artistes? Réunir des créateurs dans un lieu déterminé pour une période de travail intense pour stimuler les échanges artistiques, l’apprentissage et la créativité de l’artiste. Habituellement, cette incubation artistique vise plutôt les artistes établis, ceux qui ont une carrière bien en route. Le projet des Ateliers TD vise à offrir ce type d’opportunité, et bien plus, à 7 artistes émergents qui amorcent le début de leur carrière. Cette nouvelle résidence d’artistes est actuellement en cours à L’Arsenal Art Contemporain, qui est le principal organisateur de l’événement en collaboration avec le Musée d’art contemporain de Montréal. Les six artistes choisis pour l’aventure étaient à l’œuvre depuis deux semaines lorsque Querelles à eu la chance d’aller les rencontrer et d’en apprendre plus sur cette initiative novatrice. Le projet sera présenté au grand public sous forme de série documentaire intitulée Artistes à l’oeuvre à l’automne sur les ondes d’ICI ARTV

Soutenir la relève & donner le goût de l’art actuel

D’abord, un peu plus d’information sur ce qu’est le projet Les Ateliers TDPour les organisateurs, le but du projet était bien clair : on souhaite aider la relève artistique à entamer une carrière professionnelle et soutenir le rayonnement des arts visuels québécois. Il s’agit d’un projet rassembleur qui implique la participation de plus de 35 artistes, commissaires d’expositions, critiques, galeristes, conservateurs, collectionneurs et autres intervenants du milieu.  Pendant 7 semaines, de jeunes artistes sont invités à rester en résidence afin de créer et de présenter leurs œuvres à un échantillon trié au volet d’acteurs influents de la scène artistique québécoise.

Les six artistes que nous suivrons sont Guillaume Boudrias-Plouffe, Charles Lavoie, Frances Adair MacKenzie, Manuel Mathieu, Caroline Monnet et Karine Payette. Ces derniers passent plus de 12 heures par jour à l’Arsenal à travailler sur leurs œuvres. Accompagnés d’un nouveau mentor chaque semaine, les jeunes artistes doivent réaliser un défi. Ceux qui les parrainent sont des artistes chevronnés et reconnus qui ont comme mission de guider les candidats, les conseiller dans leur travail et leur révéler ce qu’eux-mêmes auraient aimé se faire dire en début de parcours. On pense à Isabelle Hayeur, David Altmejd, Cynthia Girard, Marc Séguin, Jean-Pierre Gauthier, François Morelli et Bettina Hoffmann, rien de moins. Il s’agit d’une chance inouïe pour ces jeunes créateurs puisque pénétrer l’écosystème du milieu de l’art contemporain est une chose qui peut prendre plusieurs années dans une carrière.

À la fin de la semaine, vendredi 16h, vient le moment fatidique où les artistes doivent présenter leurs œuvres au jury, qui est formé de trois sommités en art actuel au Québec. Leur travail est évalué par Nicolas Mavrikakis (critique d’art), JoAnn Kane (commissaire et directrice de l’Association des collections d’entreprises du Québec) et Mark Lanctôt (conservateur au Musée d’art contemporain). En tant que juges, leur mission n’est toutefois pas de démolir le travail d’un candidat ou de verser dans le sensationnalisme. Au contraire, on vise plutôt une critique constructive qui stimule la création et qui se fait sous forme d’échange et de discussion. Imposer une formule n’est pas l’objectif; on veut pousser l’artiste à aller plus loin dans sa pratique et dans son médium.

Comme dans tout concours, il y a une récompense. La banque TD offre 10 000 $ au gagnant à la fin, mais on ne veut pas tomber dans le spectacle d’une compétition féroce entre artistes ambitieux de gagner le premier prix. Lors des 7 semaines, il n’y a pas d’élimination de candidat et aucune règle stricte en ce qui concerne la remise du montant. En d’autres mots, le jury possède une liberté totale pour décider à qui reviendra le prix;  ils peuvent donner le tout à un artiste, le diviser entre deux candidats ou séparer l’argent en part égale entre les six participants.

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atelier-a-15Documenter la résidence pour le public

Lors de notre visite, le mentor était David Altmejd, artiste québécois reconnu à travers le monde pour ses sculptures organiques, magnifiques et surnaturelles. Son défi lancé aux candidats était de réaliser l’œuvre la plus intense possible. Comme l’expliquait Altmejd lors de notre passage, en tant qu’artiste, il est important de réaliser qu’on a la possibilité de créer un objet qui existe significativement dans le monde, qui est pertinent et générateur de sens. C’est ce niveau qu’il encourageait les jeunes à atteindre, en respectant leurs différentes pratiques et exigences.

C’est un peu ce genre de détail que souhaite montrer Artistes à l’œuvre, la série télévisée qui documentera l’aventure des Ateliers TD. On cherche à nous montrer comment ces jeunes artistes pensent, comment ils créent/évoluent et comment leur travail sera reçu par le milieu artistique et par leurs pairs artistes. Le tout réalisé de façon à être à la fois crédible pour le milieu artistique professionnel et accessible au grand public. On souhaite transmettre au téléspectateur l’amour des arts visuels, démystifier l’art contemporain et faire le pont entre les médias de masse et le milieu souvent hermétique des arts visuels.

Personnellement, je trouve ça très excitant comme documentaire, puis-ce que Artistes à l’œuvre donnera un accès privilégié au public à ce qui, selon plusieurs critiques, commissaires et galeristes, s’avère être sans aucun doute la meilleure partie de leur travail soit: voir l’humain derrière l’artiste, visiter son atelier et observer sa méthode de travail.

Bref, il existe  autant de visions de l’art contemporain que d’artistes, que de commissaires ou de galeristes, et cela se reflète dans l’orchestration des Ateliers TD. La documentation de l’aventure nous présentera une multitude de pratiques et de points de vue ainsi bonne introduction au du milieu de l’art contemporain québécois.  En attendant la diffusion de l’émission, l’Arsenal est ouvert au grand public et il est donc possible pour les curieux d’aller faire un tour et voir les participants à l’œuvre. L’exposition Wakhan, un autre Afghanistan est aussi en cours jusqu’au 15 mars, ça vaut donc la peine de se déplacer et de faire une d’une pierre deux coups!

L’Arsenal Art Contemporain

2020 rue William (Griffintown), Montréal

Ouvert du mardi au vendredi 10h-17h, samedi 10h-17h

Article: Milly Alexandra

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Caroline Monnet, Manuel Mathieu, Guillaume Boudrias-Plouffe, Frances Adair McKenzie, Charles Lavoie, Karine Payette

 Caroline Monnet, Manuel Mathieu, Guillaume Boudrias-Plouffe, Frances Adair McKenzie, Charles Lavoie, Karine Payette

Photo: l’Arsenal

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