Voyage – Californie: San Francisco
Visiter la Californie, pour bien des East Coasters, c’est comme faire un pèlerinage vers notre pendant nord américain plus décontracté et connecté. Ce périple nous trottait depuis longtemps dans la tête, tel un désir bondissant qu’on ne pouvait plus taire. Un continent traversé plus tard, nous avons constaté à quel point cet État unique frappe par sa diversité et ses contrastes: nature luxuriante et urbanisme envahissant, des miles de plages, de forêts et d’autoroutes, la brume du nord et le soleil cristallin du sud, les mégapoles de ciment et l’architecture victorienne… Tout pour brouiller nos cartes et nos images préconçues sur ce « bout du monde » remplis de surprises. C’est en trois temps que notre exploration méticuleuse s’est orchestrée: San Francisco, ses hippies et ses hipsters bio d’abord, puis la côte Pacifique azure et sa Highway 1 ponctuée de paysages époustouflants, et finalement Los Angeles et ses tentacules urbaines enivrantes. Un voyages des plus sensoriels et oniriques, où le climat bipolaire et la géographie à cheval entre la Provence, l’Écosse, l’Islande, les déserts du Mexique nous transportaient dans un environnement parallèle.
Querelles vous présente en un premier temps son récit de voyage en 3 parties, puis ses meilleures adresses en 2 autres billets complémentaires. Nous avons disséqué et décortiqué pour vous la Californie telle nous l’avons découvert, question de démystifier ce qui fait de cet État-star un must américain.
San Francisco
Ce qui nous a surpris d’abord de San Francisco, c’est son micro climat qui nous a obligé à jouer aux oignons vestimentaires. Entre le matin et le soir et même d’un quartier à l’autre, la température change comme une femme indécise, et nos couches de vêtements jouent à la chaise musicale. Fini les shorts d’ici LA, puisque l’été san franciscain ne débute pas avant septembre.
À San Francisco, le ligne qui sépare l’excentricité de la folie perd un peu en épaisseur. Avec le phénomène de désinstitutionnalisation qui sévît dans les années 80, ainsi que le fait que San Francisco soit une des villes avec les politiques sociales les plus progressistes au pays, les sans-abris sont nombreux. Toutefois, bien que cette réalité puisse en déranger quelques uns, il est indéniable qu’elle en est venue à faire partie de l’esprit de la ville. Ex-patients psychiatriques et travailleurs se côtoient dans certains quartiers avec le plus grand naturel, au point que même le citoyen ordinaire peut vous surprendre en se mettant à pousser la chansonnette sans raison dans les transports en commun. Fou? Non, San Franciscain.
Enfin, un peu à la manière de Montréal, SF est une ville qui se vit plus qu’elle ne se visite. Pour tâter le pouls de la ville, rien de mieux que d’y vivre quelques semaines, voire quelques mois, pour rencontrer les locaux, entrer dans les maisons, connaître des endroits de quartier et y avoir ses habitudes. Bref, passer de l’autre côté de ces jolies façades et aller au coeur de ce qui fait la ville: ses habitants. Les Californiens de façon générale ont la réputation d’être chaleureux, mais les San Franciscains élèvent le terme à un tout autre niveau. Impossible de passer plus d’une minute seul au coin d’une rue si vous avez l’air perdu. Quelqu’un s’offrira spontanément de vous indiquer le chemin, vous faire visiter le quartier, et peut-être même vous invitez à une fête le soir même. N’hésitez pas à sauter sur l’occasion, les chances sont que vous découvrirez des personnalités
ouvertes et curieuses.
Les incontournables touristiques: Les Painted Ladies, la baie de San Francisco et Alcatraz, le Golde Gate Bridge.
L’architecture victorienne omniprésente
The Mission et ses murales mexicaines colorées: The Women’s Building
Market Street et ses tramways rétros des années 30 et 40
Dolores Park: La Mecque de la farniente et des dimanches après-midi hippy.
Les marchés bios et la culture du Eat Local: Bi-Rite
Road Trip sur la côte pacifique
Lorsque fût le temps de quitter la ville et de rejoindre Highway 1, nous avons ponctué notre chemin de nombreux arrêts; tout d’abord nous nous sommes un peu éloignées de la côte pour aller voir le Lac Tahoe, lieu mythique de beauté et de nature brute. Une baignade dans la Emerald Bay, avec son eau cristalline à flanc de ravin et sa plage de sable écru, nous a conforté dans le sentiment que la joie loin du rythme urbain, des boutiques et des restaurants était encore possible.
Ensuite nous avons visité Monterey, où l’aquarium a retenu notre attention pendant plusieurs heures (comme quoi les méduses c’est aussi belles et intriguantes qu’on le pense), tout en admirant les nombreuses affiches nous rappelant que l’écrivain John Steinbeck s’est inspiré de la région pour écrire quelques unes des plus grandes oeuvres de la littérature américaine.
Carmel fût la destination suivante, où nous avons eu la chance d’assister à l’édition 2012 du Carmel Concours on the Avenue, qui rassemble des centaines de modèles de voiture vintage, pour le plus grand bonheur des collectionneurs venus du monde entier. Entre les petits cafés aux pâtisseries décadentes et les plages du Pacifique, pas étonnant que certains des plus grands noms de la planète y aient élu domicile (notamment Clint Eastwood, qui fût maire de la ville pendant plusieurs années).
Big Sur fût également un coup de coeur, avec son esprit grano et ses redwood comme des cathédrales naturelles. À refaire avec une tante et du matériel de camping, histoire de connecter à fond avec cette nature à la fois sauvage et clémente, qui a su charmer des générations de hippies.
Enfin, Santa Barbara. Avec son climat doux, ses jeunes skateboarders, ses allées de jolies boutiques, de restaurants à tendance bio et sa beach culture, elle a su incarner à nos yeux la quintessence de la Californie du sud. Nous l’avons quittée à regrets, même si ceux-ci ont fondu bien vite devant la chaleur torride de Los Angeles.
La Highway 1, qui longe la côte pacifique, est reconnue pour être la plus belle route des Étais-Unis.
Monterey, son port de pêche, et son aquarium; puis Carmel, bourgade bourgeoise où se déroulait une foire de voitures anciennes!
Big Sur et ses parc nationaux où campent hippies et amoureux des grands espaces; ses forêts de redwoods gigantisimes; ses paysages naturels oniriques.
Article co-écrit par Catherine, Jessika et Gabrielle Benabdallah Photos par Catherine et Jessika