Bar – Apt. 200: Apologie d’un loft party
Est venu le temps où la Main avait besoin d’être revitalisée. Qu’elle soit prise en charge par de jeunes entrepreneurs ambitieux au network tentaculaire qui sauraient redonner à la rue Saint-Laurent son aura branchée d’antan était pressant. Défi de taille, puisque la rue Prince-Arthur, autre fois berceau du nightlife (circa 80s-90s) bat tristement de l’aile, et le tronçon au nord de Sherbrooke (Sherby Shore pour les désabusés) est le QG d’une faune de GenYers aux jupes trop courtes et aux tequila-vodka-Heineken plutôt faciles. Mais, depuis près d’un an, on a vu éclore tranquillement, mais sûrement, plusieurs projets inspirants qui nous ont redonné foi en cette triste artère.
On pense d’abord à l’ouverture du fameux resto-bar branché SuWu en mars dernier, puis au Festival Mural qui a donné carte blanche aux street artists les plus en vue, suivi du coin Prince Arthur revampé par le Café Kitsuné. Le centre névralgique de ces activités a pignon sur rue dans l’ancien American Apparel, où trônent maintenant les bureaux de LNDMRK, la galerie de street art Station 16 (aussi imprimerie créative de sérigraphie), et les bureaux de SaintWoods, jeune compagnie de production et de promotion événementielle qui se cache derrière la conception du Suwu et plus récemment de l’Apt. 200 où nous sommes allées faire un tour. À la tête de SaintWoods se tiennent Zach Macklovitch et Nathan Gannage, qui se sont affiliés dans un élan de créativité aux anciens propriétaires du feu Ballroom, réquisitionné puis pimpé.
On a jasé entre deux poufs vintage avec un des partners, Kevin Latrem, de la mission de ce regroupement de visionnaires dans la redéfinition de la Main, quasi-commissaire d’un nouveau style de vie depuis trop longtemps évacué du centre-ville. Portrait d’un hotbed à surveiller et surtout, à expérimenter.
Apt. 200, ou comment donner l’impression aux party goers de fêter dans le loft d’un ami qui a gagné à la loterie.
L’Apt. 200, c’est cette parfaite zone transitive typiquement loft party; regarder une game dans le confort de son salon, puis texter quelques amis qui finissent par se pointer à la pelleté et mettre la place sur son mode fiesta, sans même avoir à se déplacer.
Sous la supervision créative des designers Amlyne Phillips et Tania Perrault, le décor bondé d’articles vintage recrée un espace domestique fictif au penchant ludique qui promet une atmosphère qui ne se prend pas trop au sérieux, où arcades (0.50$ et gratuit le dimanche!) et mobilier rétro meublent l’espace.
L’apologie d’une soirée à l’Apt. 200, c’est de pouvoir évacuer ce sentiment de culpabilité qui nous habite quand, après être monté sur une table pour twerker, on visualise le propriétaire devoir tout torcher le lendemain. Ici, vivre l’expérience collégiale purement déshinibante est plus que permise, et on valse entre le salon cozy pour siroter une bière, la table de pool où se challengent quelques amis, le bar-bibliothèque intimiste ou la chambre improbable (oh oui, avec un vrai lit que les groupes peuvent réserver), ou tout simplement au bar central qui favorise la rencontre. Et il y a la fameuse table à manger de 16 pieds de long, parfaite pour s’attabler en groupe, et prochainement, déguster leur menu imminent.
On aime: la tension parfaite qu’offre l’ambiance laid
back
d’un chilling qui peut se transformer en soirée out of control le temps d’un shot; l’expérience college life assumée qui désinhibe; le design impeccable qui hors des sentiers battus et les jeux vidéos nostalgie-proof.
Apt. 200
3643 St-Laurent / Centre-Ville Lundi au dimanche 17h à 3h 
Article: Catherine et Jess Photos: Catherine
