Querelles @ Paris Fashion Week – Allude + Backstage chez Rahul Mishra
Paris, mercredi 1e octobre.
Allude printemps-été 2015
Aujourd’hui, nous nous arrêtons au fabuleux Palais de Tokyo. Cet édifice emblématique du milieu de la mode accueille chaque saison des dizaines de défilés, organisés par des designers et des maisons, connus ou moins connus. Disons que la fébrilité montait à son comble dans l’esprit de notre correspondant Mathieu De Latour…
Pour ce premier arrêt de la journée, nous avions le plaisir d’assister au défilé Allude. En formule plus intime, c’est dans une atmosphère moderne, industrielle, sans fioriture que les convives prennent place dans une salle lumineuse. L’annonce du début se fait entendre, la musique commence son ascension et les rideaux baissent question de tamiser cet éclairage vif.
Sur les passerelles, les modèles déambulent, emmitouflées de cachemires tricotés ou bouillis et des soies fluides ou sèches les plus luxueuses. L’architecture de la saison se fait ressentir : les boîtes et les surdimensions sont au rendez-vous et que dire des sublimes tailleurs en formule jupe… Magnifiques! Au niveau couleur, les neutres sont à l’honneur. On voit donc du crème, du sombre et de la grisaille, donnant un edge moderne aux confections traditionnelles. De plus, un magnifique travail d’imprimé s’offre à nos yeux. Mathieu De Latour, fervent amoureux des lignes géométriques, ouvre grand les yeux.
En somme, bien que l’accueil fut regrettable (on se serait passé d’une équipe PR désorganisée, pompeuse et froide), la collection printemps-été 2015 de Allude, quant à elle, fut très bien appréciée par le public.
Photo par Mathieu De Latour : Instagram @M_deLatour
Rahul Mishra printemps-été 2015
Quelle chance! Notre deuxième et dernier défilé de la semaine de mode de Paris se déroule encore une fois au Palais de Tokyo. La collection est présentée cependant dans une autre pièce du complexe et c’est avec une énergie mystérieusement industrielle et quelque peu ésotérique (salle complètement en béton, musique rappelant les mantras) que les invités prennent place. Il s’agit d’une salle parfaite pour organiser des défilés en formule passerelle. L’espace est grand et rectangulaire permettant de disposer les sièges en boucle. D’un côté, nous voyons le devant des modèles, de l’autre nous pouvons voir le mouvement aérien des voiles à l’arrière.
Une fois tout le monde en place, la musique s’amplifie et les lumières se tamisent, ne laissant que les passerelles plus claires, créant des jeux d’ombrages apaisants. Le premier modèle apparaît et, bien que nous ne nous attendions à rien de spécial, ce sont les frissons et les trémolos qui s’emparent de notre derme. Quelle magnifique collection empreinte de sensualité, de sensibilité et de savoir-faire.
Les coloris rappellent le mille east riche et effervescent tandis que les constructions font clin d’œil aux Asiatiques et à leurs uniformes traditionnels revus au goût du jour. Parfait mélange à l’indienne quoi! De fait, nous assistions à une harmonie architecturale et visuelle sublime assemblée dans des matières luxes telle la soie en chiffon, en voile et en rêche. Petite touche sportive pour rende le tout moderne : les cols et les revers de manches sont souvent en coton côtelé, question de donner une touche plus rough offrant confort et malléabilité. Aussi, nous ne pouvons passer outre l’excellent travail de broderie. De formes organiques, il venait compléter les silhouettes ravissantes les rendant désormais plus poétiques.
NDLR : Nous ne fûmes pas déçus avec cette fin de Fashion Week. Rahul Mishra remporte, à mon humble avis, la palme. J’ai absolument adoré cette présentation et que dire des confections : Magnificent darling! Être femme, j’adopterais le style Mishra sans hésitation…
Article: Mathieu De Latour
Photos : Jean-Sébastien Senécal
