Voyage + Expo – Virée arts visuels à Toronto!
Avec le printemps qui peine à se pointer le bout du nez et le long week-end de Pâques qui approche, il devient délicieusement difficile de résister à la tentation d’une escapade à Toronto. Le week-end dernier, j’ai eu l’occasion d’explorer la métropole canadienne et y découvrir quelques lieux phare de la diffusion de l’art contemporain. Pour les amoureux de l’art ancien tout comme de l’art actuel, Toronto regorge de musées, de galeries et de centres d’artiste, qui le temps d’un weekend, enrichissent notre rapport à l’art. En effet, lorsque l’on s’échappe à l’ivresse de ses imposantes tours, la ville détient de petits trésors artistiques qui valent la peine d’être vus. Je vous propose trois lieux incontournables où des artistes d’aujourd’hui, dont plusieurs montréalais, exposent : The 401 Richmond Building, The Museum of Contemporary Canadian Art et The Power Plant Gallery.
Le MOCCA: Contemporary Art and the Baroque
Alliant l’étrange et le beau, les motifs récurrents génèrent un plaisir devant la sculpture et Altmejd, par une réhabilitation de certains préceptes du Baroque, éveille une certaine spiritualité par le caractère absorbant et contemplatif de la création.
Ensuite, The Museum of Contemporary Canadian Art (MOCCA), suggère actuellement une exposition axée sur l’influence baroque dans l’art d’aujourd’hui, Misled by Nature : Contemporary Art and the Baroque. Six artistes canadiens occupent les lieux pour y déployer une production artistique faisant écho au caractère ornemental du courant artistique principalement associé à l’artiste italien Le Bernin. Par exemple, l’imposante oeuvre, The Holes (2008), de David Altmejd (aussi Montréalais) occupe une entière salle. Par une accumulation d’objets inusités, oeufs de caille, miroirs taillés, fleurs, poils, mains d’argile, et bien plus encore, l’artiste forme à une créature géante appartenant à un tout autre univers que le nôtre. Alliant l’étrange et le beau, les motifs récurrents génèrent un plaisir devant la sculpture et Altmejd, par une réhabilitation de certains préceptes du Baroque, éveille une certaine spiritualité par le caractère absorbant et contemplatif de la création. Au lendemain de cette exposition, dès le 1er mai, il sera possible de voir les artistes Yasumasa Morimura et Dominique Rey effectuant un travail sur la question de l’identité, cette expo semble aussi être un incontournable.
401 Richmond Building: VTape & YYZ
Un peu comme notre équivalent du Belgo montréalais, The 401 Richmond Building regroupe des artistes, designers, architectes, cinéastes, galeries, musiciens, organisateurs culturels, etc. dans une ancienne manufacture. Simplement errer dans ce bâtiment est une expérience des plus agréables, puisque la brique rouge chaleureuse, les plantes omniprésentes et les expositions improvisées dans les corridors ravivent le lieu. Lors de mon passage au 401, j’ai particulièrement apprécié ma visite au studio 452, où l’organisme VTape s’occupe de la diffusion et de la conservation d’oeuvres vidéos. Il y a dans l’espace une tonne de cassettes et DVDs qui, sur demande, peuvent être visionnés. Se mouvoir aux côtés de ces documents archivistiques pique la curiosité; on veut tous les voir! Ensuite, le premier étage du Building se concentre de galeries et centres d’art. Par exemple, le YYZ ayant pour mission de supporter les artistes canadiens propose une exposition de Sara A. Tremblay, Une chose à la place d’une autre, présentée jusqu’au 26 avril 2014. L’artiste montréalaise, par un dialogue entre ses oeuvres photographiques, sculpturales et performatives, évoque un travail sur la complexité du médium et le souci du détail
donnant lieu à des représentations contemplatives de la vie. Bref, The 401 Richmond Building est un lieu où l’art et la culture sont mis à l’honneur, déambuler dans ce bâtiment devenu monument est une activité stimulante, enrichissante et divertissante.
The Power Plant Gallery: Mike Nelson
Finalement, The Power Plant Gallery présente la première exposition solo de l’artiste anglais, Mike Nelson : Amnesiac Hide, jusqu’au 19 mai 2014. Quatre installations occupent les grandes salles de la galerie, dont sa reconnue architecture labyrinthique, Quiver of Arrows. Le squelette de cette oeuvre consiste en un assemblage de quatre roulottes argentées typiques du American Dream. Le spectateur est invité à arpenter la structure afin d’y découvrir des objets du quotidien laissés à eux-mêmes, devenu artéfacts. L’installation immersive rend compte d’une narrativité, et les objets évoquent un idéalisme nord-américain latent comme s’il étaient en attente de quelque chose. En attente d’être redécouvert comme trésor archéologique, la survivance du matériel confère à ces objets un rôle de métonymie, celui d’une mémoire déchue en phase de l’oublie.
Enfin, Toronto est une ville riche sur le plan culturel, et il est possible d’y faire de belles découvertes et surtout de constater combien d’artistes montréalais de talents y exposent. En effet, j’ai remarqué que la scène artistique québécoise avait une importance particulière, autant dans les galeries que dans les musées. À vous d’y voir maintenant!
Article: Laurence Garneau
Notre parcours arts visuels:
1. MOCCA – Museum of Contemporary Canadian Art
952 Queen Street West
2. 401 Richmond Building: VTape & YYZ
401 Richmond West
3. The Power Plant Gallery
231 Queens Quay West 
Édition: Catherine Martel
