Querelles @ London Fashion Week – Le meilleur de la relève mode européenne
Querelles se transporte à Londres à l’occasion de la London Fashion Week, édition Printemps-Été 2015!
C’est grâce à une toute nouvelle collaboration avec notre correspondant qui y est basé, Mathieu De Latour que Querelles se glissera pour vous dans les dessous de la LFW. Il sera nos yeux lors de cette frénétique semaine de la mode.
La faune LFW – Je fus ravi de voir comment les gens ont un sourire aux lèvres et prennent un malin plaisir à se vêtir de silhouettes des plus surprenantes et hors de l’ordinaire. Sans aucune prétention, sans aucune gêne, la populace trendy se vêtit d’intéressantes matières et de constructions les plus diverses et éclatées. Un prochain billet street style sera bientôt publié à cet effet!
Ones to Watch – Showcase de la relève mode
Bien que la course à la billetterie soit des plus féroces, il nous fut possible de se faufiler à une remarquable présentation intitulée Ones to Watch dans le cadre de Fashion Scout sur les passerelles du Freemasons’ Hall, vendredi dernier.
Mais qu’est-ce que Fashion Scout?
C’est une organisation bien ficelée qui est à la recherche constante des nouvelles têtes innovantes du milieu de la mode à Paris, Londres et Kiev. Elle procure une plateforme incomparable permettant à de jeunes talents ou à des collectifs de présenter leur plus récent vestiaire devant un public d’acheteurs, de médias et de VIP: des personnalités importantes et influentes du Fashion européen (Suzy Menkes, Sarah Mower, Kate Moss, David Gandy ou Henry Holland). Provenant de leur écurie de créateurs, l’on peut nommer Fyodor Golan, Felder Felder et William Tempest. Cette saison, Fashion Scout se déroule du vendredi 12 au mardi 16 septembre 2014.
Exhibé sous forme de présentation collective sur passerelles le vendredi 12 septembre dernier, Ones To Watch mettait en vedette quatre designers qui sont «à suivre»… Indéniablement! Or, Youjia Jin, Min Wu, Cassandra Verity Green et Keiko Nishiyama en appel à un printemps reposé et vif, une thématique chère à tous pour cette nouvelle saison qui s’annonce.
Youjia Jin
En premier lieu, nous avons eu droit à une collection moderne et architecturale, demeurant simple et accessible. Youjia Jin, récemment graduée en design et en achat de mode du London College of Fashion nous offre un amalgame ravissant de tailleurs et de draperies plissées, sa signature. D’inspiration très nordique et scandinave, les silhouettes se proposent en hybrides à mi-chemin entre vêtements professionnels (tailleurs ajustés en lainages bouillis) et vêtements tout-allés (plus amples au niveau des hanches en lainages tricotés ou en coton). L’ensemble se marie à ravir dans des tonalités sobres et sans prétention : le noir, le blanc et le gris. En référence, nous pouvons faire un clin d’oeil à l’esthétisme puriste de Jil Sander et à l’exubérance modérée de Céline.
Cassandra Verity Green
Au tour de Cassandra Verity Green maintenant! Fervente absolue des années 70 pour cette collection, elle nous plonge dans un univers explosé qui a du groove. Elle remet sur la carte mode un Pierre Cardin jeune, amusé et coloré. À l’intérieur de ce vestiaire, nous retrouvons des vêtements éclatés, mais à l’allure judicieusement confortable. Composé principalement de maillots et de jumpers, l’ensemble affiche des couleurs vives telles le carmin, le poussin, le citrouille et le céruléen. Les structures sont arrondies et organiques, construites de découpes au laser et d’un travail de perle. Fascinant!
Min Wu
S’ensuit de Min Wu, autre designer graduée du London College of Fashion en 2013, qui présente, quant à elle, une femme moderne au caractère fort. Sur les passerelles, le tout se traduit en des compositions fluides aux coloris contrastants – le blanc, le violet, le verdoyant et l’azure, pour ne nommer que ceux-ci. L’emploi de matières rappelant le sport, telles le filet, le néoprène et les autres élastiques, sont très appréciées et très tendance. On ressent, malgré tout, une innocence certaine rappelant la fraîcheur et la jeune fougue. Les images parlent d’elles-mêmes. Nous pouvons nommer Raf Simons en inspiration peut-être…
Keiko Nishiyama
En dernière partie, l’audience fut transportée dans un passé proche mettant de l’avant le travail du métier à tisser offrant des motifs aquatiques pseudo organiques. Le tout, revu et corrigé bien sûr! La Japonaise Keiko Nishiyama a su créer des silhouettes distinctives et résolument tendance malgré l’apparence rétro-grano des matières. Conjointement avec ce thème, sa garde-robe comprend des imprimés floraux, aquatiques et animaux faits main, élaborée en des architectures classiques et féminines, de tailleurs, de robes et de deux pièces aux coloris désaltérants. Ici, les références sont multiples, mais une fois proposées à l’unisson, une toute nouvelle direction remarquable en découle.
Article: Mathieu De Latour
Photos: Jean-Sébastien Senécal